Ma vie de geisha : Mineko Iwasaki
Le Livre de Poche
Lu en VF (traduit de l'américain par Isabelle Chapman)
2002
350 pages
6. 50 euros
Attention: il ne s'agit pas là de l'oeuvre qui a inspiré Mémoires d'une geisha (le film).
Voici le témoignage exceptionnel de celle qui fut, à maints égards, la dernière incarnation d'un art de vivre séculaire. Jugée dign de devenir l'héritière de la "maison de geishas" la plus prisée de Kyoto,Mineko Iwasaki décide de quitter ses parents pour les sauver de la misère. On lui apprend la danse, la musique, la calligraphie, la discipline. Mais elle découvre peu à peu, derrière les kimonos de soie et les réceptions prestigieuses, où magnats de l'industrie, monstres sacrés du cinéma et têtes couronnées se disputent sa compagnie, que la condition des geishas, peu instruites et soumises au bon vouloir de leurs clients, n'évolue pas dans le Japon post-féodal...
* * *
Cette autobiographie de Mineko Iwasaki (de son vrai nom Masako Tanaka), écrite en collaboration avec Rande Brown, dresse le portrait d'une femme moderne et indépendante dans un monde empreint de tradition et d'excellence artistique. Mineko nous parle des rites par lesquels une minarai devient maiko, puis geiko, de la vie quotidienne au Japon, des codes à respecter, des relations familiales et de courtoisie... Jamais elle ne loue le monde dans lequel elle évolue, jamais elle ne se plaint de ses contraintes: son récit se caractérise par une neutralité ou une pudeur touchante.
Le principal atout de ce roman est justement son caractère autobiographique. Une ancienne geisha nous dévoile les dessous du monde des fleurs et des saules, du monde de Gion-Kobu, et signale les différences qui existent entre les geisha et les courtisanes, afin d'éviter les amalgames et les préjugés trop courants en Occident. Un joli livret photo au milieu du volume permet de retracer la carrière de Mineko.
Une lecture agréable, dépaysante (avec beaucoup d'anecdotes intéressantes) et qui fait tomber certains clichés.
Note : 15 / 20