Le bonheur

Bon, puisque personne ne se lance, j'ose pénétrer dans cette antre si obscure et si dangereuse...

Alors, mes chers érudits, comme je n'avais pas d'autres idées en tête je me disais que ce serait intéressant de partager nos conceptions du bonheur, comment ce caractérise cette état, comment faire pour y parvenir, savons-nous nous-même si nous vivons une période de bonheur etc. etc.

Peut-être deux phrases pour nous lancer :

"Le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer" Flaubert

"Le bonheur ne consiste pas à acquérir et à jouir, mais à ne rien désirer, car il consiste à être libre"Epictète


J'ai lancé le sujet à vous de répondre

Niveau bonheur, eh bien je crois que c'est la seule chose qui vaille le coup, après tout... oui, assez épicurienne sur les bords sans égoïsme par contre. Si j'ai droit au bonheur, les autres y ont droit aussi, donc... au boulot TT

Pour moi, le bonheur passe par de petites choses. J'aime bien cette citation de La Bruyère : Il n'y a pour l'Homme que trois évènements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre.

Je n'ai pas trop l'esprit à philosopher en profondeur maintenant donc vous me pardonnerez si je fais bref et s'il s'agit plus d'un avis que d'une vraie réflexion.

Pour moi le bonheur, ça relève plus de l'utopie que de la réalité. Je veux dire par là que je ne pense pas qu'il existe un bonheur absolu, juste une succession de périodes qui mêlent des bons et des mauvais moments. Donc je dirais que s'il existe un bonheur, il est éphémère car il ne dure jamais éternellement.

Moi qui ait lu Epicure j'en profite pour dire que cet auteur n'a jamais prôné la jouissance des plaisirs à tout prix (ça c'est l'hédonisme, pas l'épicurisme), mais plutôt promu les bonheurs terrestres sans excès, mais aussi sans la crainte des dieux. Un philosophe de l'équilibre quoi!^^

Napalm dave a écrit:

Moi qui ait lu Epicure j'en profite pour dire que cet auteur n'a jamais prôné la jouissance des plaisirs à tout prix (ça c'est l'hédonisme, pas l'épicurisme), mais plutôt promu les bonheurs terrestres sans excès, mais aussi sans la crainte des dieux. Un philosophe de l'équilibre quoi!^^

L'hédonisme non plus ne prône pas la recherche aveugle du plaisir. La doctrine hedoniste, bien qu'il n'y en pas de véritable, est finalement assez subjective et dépend avant tout d'un calcul personnel raisonné et raisonnable.

On pourrait facilement croire que l'hédonisme est une morale finalement assez facile et vulgaire. Néanmoins, l'éthique hédoniste recquiert une discipline assez rigoureuse. En effet, il ne s'agit nullement de jouir de tout pour atteindre l'ataraxie, l'absence de trouble, mais au contraire de calculer le plaisir que nous procurerait une action, plaisir souvent immédiat, et le déplaisir que cette même action pourrait nous apporter, déplaisir qui survient souvent à plus long terme.

Voilà, c'est pas grand chose, mais c'est uniquement pour dire que l'hédonisme ne doit pas forcément être perçu comme une recherche aveugle de plaisir mais une éthique plus rigide qu'on ne le pense communément.

Napalm dave a écrit:

Moi qui ait lu Epicure j'en profite pour dire que cet auteur n'a jamais prôné la jouissance des plaisirs à tout prix (ça c'est l'hédonisme, pas l'épicurisme), mais plutôt promu les bonheurs terrestres sans excès, mais aussi sans la crainte des dieux. Un philosophe de l'équilibre quoi!^^

Voilà c'est ça


Majesté, justement, il n'y a pas un grand bonheur, mais de petits bonheurs...

Meresankh a écrit:

Majesté, justement, il n'y a pas un grand bonheur, mais de petits bonheurs...

Ben oui c'est exactement ce que j'ai voulu dire. Mais peut-être me suis-je mal exprimée.

karnh a écrit:

Napalm dave a écrit:

Moi qui ait lu Epicure j'en profite pour dire que cet auteur n'a jamais prôné la jouissance des plaisirs à tout prix (ça c'est l'hédonisme, pas l'épicurisme), mais plutôt promu les bonheurs terrestres sans excès, mais aussi sans la crainte des dieux. Un philosophe de l'équilibre quoi!^^

L'hédonisme non plus ne prône pas la recherche aveugle du plaisir. La doctrine hedoniste, bien qu'il n'y en pas de véritable, est finalement assez subjective et dépend avant tout d'un calcul personnel raisonné et raisonnable.

On pourrait facilement croire que l'hédonisme est une morale finalement assez facile et vulgaire. Néanmoins, l'éthique hédoniste recquiert une discipline assez rigoureuse. En effet, il ne s'agit nullement de jouir de tout pour atteindre l'ataraxie, l'absence de trouble, mais au contraire de calculer le plaisir que nous procurerait une action, plaisir souvent immédiat, et le déplaisir que cette même action pourrait nous apporter, déplaisir qui survient souvent à plus long terme.

Voilà, c'est pas grand chose, mais c'est uniquement pour dire que l'hédonisme ne doit pas forcément être perçu comme une recherche aveugle de plaisir mais une éthique plus rigide qu'on ne le pense communément.

Karnh, si mon esprit était une once d'or, tu en serais la pierre de touche (formule de Platon que je ressors honteusement à tout boutb de champ).
L'hédonisme serait donc en fait un choix de vie ordonné et discipliné, la jouissance désordonnée de tous les plaisirs serait donc la concupiscence (vous avez remarqué comme certains mots de la langue française sont moches!).

Je pense qu'il faut disocier les plaisirs et les moments euphoriques que l'on connait du bonheur en lui-même. Le bonheur n'est pas palpable et encore moins visible : l'euphorie et les joies d'une amourette éphémère par exemple ne constituent pas le bonheur. Ces périodes d'euphorie sont - à mon avis - de simples passages éphémères qui nous ramènent toujours à une souffrance : que ça soit l'envie, le déséspoir, le doute, la peur .. Le bonheur est la liberté : celle-ci s'obtient en se détachant de toutes nos valeurs, moeurs et conceptions de la vie de façon à en créer de nouvelles complètement différentes mais grâce auxquelles nous accèdons à la liberté.
Enfin cet avis n'engage que moi mais je pense que ma conception du bonheur peut se comparer en quelques sortes au Nirvana recherché par les Bouddhistes : le bonheur est quelque chose de spirituel qui ne peut se dévellopper dans un cadre où aucune spiritualité n'est présente. Un Grand Sage Indien disait qu'un homme sans spiritualité n'est pas un homme : il serait même un être inférieur aux animaux. Je pense que le bonheur n'est nullement accessible sans spiritualité : sans Être à proprement parler.

Meresankh a écrit:

Majesté, justement, il n'y a pas un grand bonheur, mais de petits bonheurs...

Je suis tout à fait d'accord...

Karnh, merci d'avoir recadré tout de suite la définition de l'hédonisme.

Cette philosophie est trop souvent détournée de ses principes premiers !

Pour ma part, je trouve le bonheur dans des petits riens, des choses qui laissent la plupart des gens indifférents.
Lorsque je me sens bien, sans prise de tête, sans angoisse ni anxiété, j'estime que c'est le bonheur. Rien à voir avec l'extase de certains moments vraiment hors du temps et de l'espace qui me font vivre quelque chose d'exceptionnel mais après lesquels j'ai du mal à reprendre pied dans la réalité.

Le bonheur je le vois comme quelque chose de simple qu'il faut quotidiennement protéger, en gardant toujours à l'esprit que le mieux est l'ennemi du bien.