Les châtiments au XVIIe siècle...

... et plus particulièrement ceux par marquage au fer rouge. Je suis tombée sur plusieurs informations différentes, qui parfois se contredisent. Un de mes personnages est un meurtrier+galérien+ancien esclave+flibustier condamné par la Justice française : si je suis mes différentes sources à la lettre, il doit se retrouver avec une fleur de lys, les lettres "GAL" et la lettre "R"... Eh ben, le beau tatoué O__o

Auriez-vous des renseignements plus précis sur les flétrissures appliquées en France ( et dans ses colonies ) dans les années 1670 ?

Merci d'avance

Les sanctions montent en flèche jusqu'au règne personnel de Louis XIV.
J'ai travaillé naguère sur la repression du vagabondage: la sanction première était en général le rasage et l'exil, ce qui conduisait inévitablement à un nouveau vagabondage forcé, et l'individu "rechopé" risquait le marquage au fer rouge et un nouveau banissement. La déportation aux galères était en général la troisième sanction, du moins lorsqu'un individu était reconnu (les papiers d'identité n'existent pas avant Vichy). Les galères ce peut-être le travail forcé en France ou dans les colonies, les galères restantes étant de rares bâtiments de plaisance.
Parfois, un contrevenant tombe entre les mains de la maréchaussé, ancêtre de la gendarmerie actuelle. Dans ces cas là, les gendarmes ont le droit à la fois de juger et d'appliquer la sentence, souvent la pendaison après un sommaire jugement. Les gendarmes actuels peuvent encore prononcer une sanction immédiate, héritage de l'ancien régime.
Il faut savoir qu'aucun code pénal n'existe avant Napoléon et que les peines sont fixées à l'arbitraire du juge (comprends par là son discernement), on attrape rarement les criminels et voleurs car les autorités sont en fait en sous effectif par rapport à la population à gérer0d'où des peines exemplaires, parfois atroces.

Le règne de Louis XVI constitue une rupture en ce sens: il crée des dépôts de mendicité pour les vagabonds et autres égarés, ferme les hôpitaux généraux (un vaste foutoir où on stocke les ados rebelles, les petits voleurs innocents comme les psychpathes et les malades mentaux). Il interdit également la torture avant exécution et la torture pour les mineurs (les moins de 25 ans). Louis XVI renforce encore la justice royale en créant la peine de prison comme vraie peine (avant la prison servait détenir les suspects avant jugement et les condamnés avant exécution et c'est tout).

Pour le marquage, je sais que la fleur de lys est apposée aux vagabonds, mendiants et autres indésirables. le "S" de servus étant appliqué aux esclaves. Mais depuis la controverse de Valladolid, seuls les noirs peuvent être légalement détenus comme esclaves en Europe.

Voilà, désolé pour le laïus!

Merci beaucoup

Oserais-je encore te poser une question ? Avant le "Code noir" de 1685, les esclaves dans les colonies étaient-ils marqués par la fleur de lys ( je sais que ce Code prescrit cette marque pour les escalves noirs ) ou par le "S" que tu cites ? Et ( 2e question, désolée ) la peine d'un meurtrier de naissance noble ( décapitation, je crois ) peut-elle être convertie en condamnation aux galères autrement que par corruption des juges ? ^^;;;;;

Merci d'avance !!

Le mieux serait que je retrouve ma biblio d'histoire judiciaire moderne de licence. J'ai passé ce diplôme en 2000 mais bon, les références ne bougent pas beaucoup dans ce domaine de l'histoire puisque les meilleurs ouvrages s'étalent entre les années 60 et 80. Robert Muchembled, Claude Petitfrère et Michel Foucaud restent des référence en histoire sociale moderne.

Je n'ai pas d'exemple pour la deuxième question, mais je suppose qu'un noble peut être déchu de son statut, c'est d'ailleurs le cas d'un noble surpris à travailler de ses mains, excommunié ou une noble dame qui épouse un roturier (alors qu'une roturière épousant un noble devient à son tour noble, n'est-ce pas madame Poisson!^^).

Je note les références, on ne sait jamais ^o^ Merci !!

Ouaip, j'y avais pensé... Je vais bidouiller tout ça^^ Merci^^