Polars de Frédéric H. Fajardie

Tu ressembles à ma mort
Frédéric H. Fajardie ( )



Mars 1938, dans une Europe au bord du gouffre, la France fête la nomination du second gouvernement de Léon Blum. Mais à Paris, juste avant de prendre leur service, un chauffeur et un mécanicien de locomotive sont assassinés de quarante coups de poignard. Quelques jours plus tard, deux autres employés de la toute jeune SNCF sont tués à Arras de la même façon. Le point commun des cheminots : ils sont militants du Front populaire et devaient acheminer des trains « spéciaux » contenant armes et munitions.

L'enquête est confiée au commissaire de la Sûreté nationale, Henri Perlbag. Cet ancien rescapé de Verdun, gentleman solitaire et désabusé, souffrant de ses anciennes blessures, n'a qu'une petite Citroën et de faibles moyens pour déjouer un redoutable complot contre la France. Le commissaire Perlbag est loin de se douter de ce qu'il va découvrir surtout dans un domaine où il n'attendait plus rien...

Tu ressembles à ma mort est un grand polar sentimental et plein d'humour sur l'engagement politique, les valeurs républicaines et la justice sociale signé par Frédéric H. Fajardie.


Entre les deux tomes de Don Quichotte, je me suis accordé un petit extra avec mon plumitif préféré. Hors ses romans historiques, tout ce que j'avais lu de Super Fajar, c'était Un pont sur la Loire, roman sur la défaite de 1940. Moi qui voulait m'essayer à ses polars, c'est réussi...
Très beau bouquin, typiquement fajardien : meurtres en série, personnages un peu manichéens sur les bords, réflexions libertaires dans une société où tout se barre en sucette, et situations cocasses.
Et puis le héros. Aaaah, le héros. Typique de Fajar, aussi, ça, le loup solitaire désabusé qui s'en est pris plein le pot de chambre mais qui continue d'aimer l'humanité, un peu gamin, un peu violent, mais qui sait ce qu'il fout là. Typique aussi de lui faire vivre une histoire d'amour avec une femme plus jeune qui montrera soit ses jarretières, soit sa culotte ( Fajar est un fétichiste du sous-vêtement ).
Bref, rien de très neuf, mais encore une fois tellement bien servi qu'on ne peut que se régaler. Jouissif aussi, cette façon de marteler encore et encore sa haine du fascisme, du prêt-à-penser et de la connerie en général. Parce que les tueurs mussoliniens, ils ne rigolent pas... Mais les héros, si, c'est ce qui en fait des êtres humains. Et puis les blagues, quoi Et toujours cette distance douce-amère, cette ironie poétique, un peu surrannée, mais qui fait la nuance et le fond de vérité des personnages.
Les bémols : le début longuet et les fautes d'impression. Je ne connais pas ces messieurs des Editions des Equateurs, mais j'aurais deux mots à leur dire sur leurs énormités

A lire les soirs d'orage ou quand on vient de fermer sa télé, déprimé par le JT. Ne serait-ce que pour avoir l'explication du titre, qui est excellente

Ce livre m'interesse rien que par la descprition du personnage que tu fais .. C'est le genre de personnage qui ressemble un peu - d'une certaine façon - à ceux qui prennent vie dans mes propres romans .. je ne peux que m'y interesser. Je vais terminer mes nombreuses lectures en cours puis tenter de me procurer celui-ci pour lire au coin d'une lampe dans ma chambre lugubre d'interna ^^

Tu as mon entière bénédiction

Le problème avec Fajardie, c'est que ce sont les même ficelles qu'il utilise d'un bouquin à l'autre, que ce soit dans le polar ou le roman historique.

Du moins c'est l'impression que j'en ai. Après... ça ne m'empêche pas de trouver le roman intéressant.

J'ai jamais dis le contraire C'est même la principale chose que je lui reproche ( même si je répète que ça reste mon plumitif préféré^^ )... Même si au fond ça me fait plus rire qu'autre chose

Jeunes femmes rouges toujours plus belles
Frédéric H. Fajardie ( non, non, faut pas s'enfuir en courant ! )

J'avais vingt ans. J'étais gauchiste et il y eut Mai 68. Ma révolution fut celle de la piétaille, des obscurs militants. Nous nous battions pour une barricade, un coin de rue. La police nous tabassait à l'écart des journalistes. Les livres commémoratifs ne parlent jamais de nous.

C'est pour réparer cette injustice que j'ai écrit ce roman où il est question d'amour, de joie de vivre, de mort et d'un long exil de vingt ans.

Freddy et Teddy, les héros de Jeunes femmes rouges toujours plus belles, sont deux jeunes chiens fous. Ils vont de manifs en émeutes jusqu'au jour où la police les choisit à leur insu pour monter une provocation.

Mais Freddy vient de rencontrer le grand amour...

J'ai mis cette 4e par défaut, mais alors vraiment à contre coeur... Car elle ne rend pas du tout justice au bouquin. Jeunes femmes rouges toujours plus belles est bien plus une plongée en enfer ( un enfer qui ressemble tant à notre monde, à notre vie que c'en est à pleurer ) qu'une histoire d'amour sur fond de révolution manquée.
Mai 68 ! Un truc qui en a peut être fait rêver, ici, un souvenir qui a fait rêver les générations d'étudiants désabusés que nous sommes. Eux, nos parents, nos grands-parents, avaient eu au moins cette chance de pouvoir gueuler leurs idéaux dans la rue, sinon avoir eu l'impression de toucher du bout du doigt notre rêve à tous : changer le monde.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi la jeunesse c'est ça : avoir envie de changer le monde. Et quand on délaisse ce rêve là, quand on passe à autre chose, c'est peut être qu'on commence à grandir... et à vieillir.
Le roman de Fajardie est révolutionnaire dans ce sens là : c'est l'histoire d'une jeunesse vieille avant l'heure, qui s'abuse elle-même sur ses propres combats : ils crient beaucoup, mais ils ne changent pas. Au fond, on n'est pas sûrs qu'ils veuillent changer. Freddy, le héros ( qui se confond sacrément avec son auteur ), s'en est plus ou moins rendu compte : lui veut tout virer, tout renverser, ne pas se contenter de négociations castes par castes, de demi-mesure quand aux privilèges de chaque catégorie... Non, lui rêve vraiment de la révolution, d'une abolition de tout système connu pour repartir à zéro. A égalité.
Il le dit lui-même, il n'est pas vraiment marxiste. Juste jeune, épris de liberté et rempli de dégoût quand aux bases mêmes du fonctionnement de la société : la division, la répartition. Un romantique, qui vomit son monde tout en y étant profondément attaché : sa famille, les livres, les printemps, les sourires des filles et son copain Teddy.

Teddy qui castagne à ses côtés dans les manifs', qui brandit le drapeau rouge en hurlant "l'Internationale" à tue-tête, comme lui. Tous les deux vont être témoins du meurtre d'un CRS pendant une manif', et croiser le regard du tueur. A partir de là, tout dégénère : on est prit en chasse, on s'enfuit, on se planque, et on assiste au meurtre de son meilleur ami qui n'a pas voulu vous suivre.
Et on croise le regard de Francine, jeune militante communiste.
On tombe amoureux, et on ne veut plus partir.
Même avec un assassin dégénéré aux trousses.

Et à côté de ça, le monde des groupuscules qui vous happe et vous repousse à tour de bras, les étudiants trotskistes, stalinistes et maoïstes qui se tapent dessus alors qu'en face, les grands dirigeants cocos et sosos revendiquent des combats qui ne sont pas vraiment les leurs et pactisent en sous-main avec Pompidou et de Gaulle pour que cessent les troubles et revienne l'ordre.

Ce livre nous fait comprendre que Mai 68 n'était même pas une tentative de révolution. C'était un faux rêve, un faux espoir qui s'abusait lui-même en se prenant pour de la dynamite rouge. Perdu, c'était juste un pétard mouillé, mort de n'avoir pas su voir le véritable idéal.

Et Freddy qui aime, qui pleure, et qui prend sa décision...

Lisez Jeunes femmes rouges toujours plus belles, les gens. Du Fajar', mais aussi du rêve, des étoiles, du rouge et du noir. De l'amour et de la violence, le tout bardé de tendresse et d'humour. Un livre rouge, un livre qui dit vraiment ce que c'est qu' être à gauche : ce n'est pas voter communiste, ce n'est pas chanter "l'Internationale" avant d'aller négocier une retraite sage avec les flics et les CRS. Non, être à gauche c'est rêver d'ailleurs, c'est aimer le partage et comprendre qu'on sera toujours moins cons et moins vains en se tenant la main qu'en râlant chacun dans son coin.
Du grand Fajardie. Un coup de poing à la conscience tranquille, mais du roman à vous faire pleurer toute la nuit.

Tu m'en avais parlé en termes élogieux, sans entrer dans le détail, mais là... eurgh... je veux. o_o

Mais j'ai peur de le lire, de me rendre compte que Mai 68, c'est du pétard mouillé (même si je sais que toutes les révolutions sont comme ça, y a qu'à voir l'échec de 1789. Y a eu des améliorations, certes, mais la societé a-t-elle vraiment changé, au fond ?).

C'est ça qui est pas totalement destructeur pour le moral : Mai 68, c'est mort, mais ça n'a pas servi à rien La preuve, on s'en souvient. Comme on se souvient des révolutionnaires de 1789, qui y ont cru aussi, qui se sont battus pour ça.
C'est un livre plein de désenchantement, mais qui a ce mérite de vous donner tout de même envie de vous battre

Bien que je n'aime pas les livres trop axés sur la politique, celui-ci a l'air bien, en effet à méditer.

Ben oui, j'ai pleuré comme une bête... happy end envers et contre tout, au milieu du monde qui ne s'effrite même plus, mais stagne désormais tranquillement sur ses problèmes de nombril, à défaut de savoir quoi faire d'autre.
"Nous appartenions à l'Histoire, que pouvait-il nous arriver de mieux ?"

Aaah, tu l'as lu ?

Modération : Je pense qu'il vaudrait mieux faire un seul post sur Fajardie et y regrouper toutes ses oeuvres car on commence à en avoir beaucoup de différents sur cet auteur.

Ou alors faire un seul sujet avec un "sommaire" et des liens vers les fiches, de manière à ne pas tout mélanger ?

Andromède a écrit:

Aaah, tu l'as lu ?

voui, il y a un moment déjà ^^

GabrielleTrompeLaMort a écrit:

Ou alors faire un seul sujet avec un "sommaire" et des liens vers les fiches, de manière à ne pas tout mélanger ?

eeh, c'est une idée, ça parce que si on parle de beaucoup de livres dans un seul topic, ça devient dur de s'y retrouver ensuite...

Euuuuuh oui mais je sais pas comment on fait ça. Je vais voir avec astral.

Bloody Rose a écrit:

Euuuuuh oui mais je sais pas comment on fait ça. Je vais voir avec astral.

Je peux m'en occuper, c'est du simple référencement.

Voici la liste des critiques de polar de l'auteur Fajardie que vous trouverez dans ce forum (liste évolutive) :

* Jeunes femmes rouges toujours plus belles
* Tu ressembles à ma mort

(Et voilà Reine Bloody et Astral. Je vais faire ça dans la Salle d'étude également )

Merci Gaby

EDIT : Voilà j'ai fusionné tous les sujets concernés.