Bloody Rose Reine du Royaume de l'Allégorie
Nombre de messages : 1167 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Victor Hugo Lun 5 Nov - 19:04 | |
| Oeuvre : Notre-Dame de Paris4ème de couverture : "Après le roman pittoresque, mais prosaïque, de Walter Scott, écrit Hugo, il restera un autre roman à créer, plus beau et plus complet encore selon nous. C'est le roman à la fois drame et épopée, pittoresque mais poétique, réel mais idéal, vrai mais grand, qui enchâssera Walter Scott dans Homère." Hugo a ainsi voulu enfermer dans une fiction " l'état des moeurs, des croyances, des lois, des arts, de la civilisation enfin au quinzième siècle". Il y a aussi chez lui une extraordinaire sensibilité parisienne. Mais l'essentiel est ailleurs : dans l'imaginaire et la fantaisie qui dressent, au-dessus du grouillement de la populace, des figures de légende, jeune femme pure, moine maudit, monstre au grand coeur, la Esmeralda, Frollo, Quasimodo, avec pour décor une cathédrale d'épouvante.Quelle honte qu'il n'y ait pas encore eu de post sur ce fabuleux auteur Je vais donc tout de suite remédier à ça. Notre-Dame de Paris est un roman fabuleux, une oeuvre d'art de l'époque romantique. On y retrouve cette ambiance profondément noire et malsaine, ces personnages torturés et complexes, la laideur qui se mêle sans cesse à la beauté. Certains comme Frollo ou Quasimodo sont vraiment sublimes et prenants. J'avoue quelques petits passages sont laborieux car Hugo décrit Paris et sa cathédrale dans les moindres détails d'architecture et de géographie, ce qui est, en soi même, remarquable. On sent dans ce roman, toute son obsession pour les gibets, les cachots, les condamnations, sa révolte contre la peine de mort et l'oppression qu'on ressent bien dans Le dernier jour d'un condamné. Mais aussi, chose plus sublime encore, sa douleur face à la perte d'un enfant qu'on retrouve incarnée dans le personnage de la recluse. Un petit passage pour vous mettre l'eau à la bouche. La déclaration d'amour que Frollo fait à Esmeralda au fin fond de son cachot : Oh ! dit le prêtre, jeune fille, aie pitié de moi ! Tu te crois malheureuse, hélas ! Hélas ! Tu ne sais pas ce que c'est que le malheur ! Oh ! aimer une femme ! être prêtre ! être haï ! L'aimer de toutes les fureurs de son âme, sentir qu'on donnerait pour le moindre de ses sourires son sang, ses entrailles, sa renommée, son salut, l'immortalité et l'éternité, cette vie et l'autre ; regretter de ne pas être roi, génie, empereur, archange, dieu, pour lui mettre un plus grand esclave sous les pieds ; l'étreindre nuit et jour de ses rêves et de ses pensées ; et la voir amoureuse d'une livrée de soldat ! et n'avoir à lui offrir qu'une sale soutane de prêtre dont elle aura peur et dégoût ! Etre présent, avec sa jalousie et sa rage, tandis qu'elle prodigue à un misérable fanfaron imbécile des trésors d'amour et de beauté ! Voir ce corps dont la forme vous brûle, ce sein qui a tant de douceur, cette chair palpiter et rougir sous les baisers d'un autre ! Ô ciel ! aimer son pied, son bras, son épaule, songer à ses veines bleues, à sa peau brune, jusqu'à s'en tordre des nuits entières sur le pavé de sa cellule, et voir toutes les caresses qu'on a rêvées pour elle aboutir à la torture ! N'avoir réussi qu'à la coucher sur le lit de cuir ! Oh ! Ce sont là les véritables tenailles de l'enfer ! Oh ! Bienheureux celui qu'on scie entre deux planches et qu'on écartèle à quatre chevaux ! - Sais-tu ce que c'est que ce supplice que vous font subir, durant les longues nuits, vos artères qui bouillonnent, votre coeur qui crève, votre tête qui rompt, vos dents qui mordent vos mains ; tourmenteurs acharnés qui vous retournent sans relâche, comme sur un gril ardent, sur une pensée d'amour, de jalousie et de désespoir ! Jeune fille, grâce ! trêve un moment ! un peu de cendre sur cette braise ! Essuie, je t'en conjure, la sueur qui ruisselle à grosses gouttes de mon front ! Enfant ! Torture-moi d'une main mais caresse moi de l'autre ! Aie pitié, jeune fille ! aie pitié de moi ! | |
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Andromède Maître d'Armes
Nombre de messages : 345 Date d'inscription : 04/01/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 5 Nov - 19:43 | |
| What a tirade ! On m'avait offert ce livre pour mes 13 ans, et je l'avais commencé le soir même... Misère de moi, les 80 pages où Hugo décrit Notre-Dame gargouille par gargouille avaient été au dessus de mes maigres forces de l'époque, et j'avais lâché le livre. Depuis... pas rouvert. Mais au vu de tout le bien qu'on en dit, il faudra franchement que je m'y remette Hugo est un très grand romancier, cela dit... Je préfère d'ailleurs de beaucoup ses romans à ses poèmes ( pas taper ! ), quoique les Châtiments soient probablement parmi les meilleurs recueils français. | |
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Bloody Rose Reine du Royaume de l'Allégorie
Nombre de messages : 1167 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 5 Nov - 20:12 | |
| Oui le début du roman est assez périlleux et ennuyeux. Heureusement que je suis plus téméraire que toi car malgré tout, je poursuis toujours jusqu'au bout et c'est comme ça qu'on découvre au final des chefs d'oeuvres. A la limite ce que tu peux faire c'est sauter les passages descriptifs qui, de toute façon, ne servent pas beaucoup pour le reste de l'intrigue. | |
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Andromède Maître d'Armes
Nombre de messages : 345 Date d'inscription : 04/01/2007
| Sujet: Re: Victor Hugo Lun 5 Nov - 21:42 | |
| Ma politique a varié avec le temps, je suis plus courageuse aujourd'hui, donc je réessaierais avec plaisir ( et sans sauter de passages ) | |
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