L'Amant de la Chine du Nord : Marguerite Duras
Folio
1991
245 pages
6.60 euros
J'ai appris qu'il était mort depuis des années. C'était en mai 90. Je n'avais jamais pensé à sa mort. On m'a dit aussi qu'il était enterré à Sadec, que la maison bleue était toujours là, habitée par sa famille et des enfants. Qu'il avait été aimé à Sadec pour sa bonté, sa simplicité et qu'aussi il était devenu très religieux à la fin de sa vie.
J'ai abandonné le travail que j'étais en train de faire.
J'ai écrit l'histoire de l'amant de la Chine du Nord et de l'enfant : elle n'était pas encore là dans l'Amant, le temps manquait autour d'eux. J'ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l'écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l'amour entre le Chinois et l'enfant.
Je ne suis pas allée au-delà du départ du paquebot de ligne, c'est-à-dire du départ de l'enfant."
M.D
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L'Amant de la Chine du Nord est le dernier roman de ce qu'on appelle La Trilogie Indochinoise, dont les autres tomes sont Un barrage contre le Pacifique et l'Amant. C'est la même histoire que Duras réécrit ou réinvente, personne ne pourra jamais le dire, avec des mots si simples et pourtant si captivants. Le livre se dévore littéralement. Une histoire d'amour, une histoire de fous, une histoire d'enfant, on ne sait pas vraiment de quoi il s'agit et pourtant les mots se succèdent et les sentiments s'intensifient. Ecrit à la manière d'un film, avec des indications sur la mise en scène en bas de page, le roman fait naître des sensations indescriptibles au lecteur. J'ai pleuré pendant les 70 dernières pages.
Note : 17 / 20